La Belle et la Bête
Le point positif de cette soirée (il fallait bien que je vous en trouve un...), c'est qu'on m'a raconté plein d'histoires toutes différentes les unes des autres. En l'occurrence, le cas de cette Tour Eiffel de 35 ans était le négatif parfait de l'hôtelière du 1er round (Sandrine pour les amnésiques). Sandrine était ordinaire, Magali était distinguée ; Sandrine était habillée comme un sac, Magali était élégante ; Sandrine s'exprimait comme une concierge, Magali s'exprimait comme une bourgeoise du XVIe... Mais le parallèle parfait se trouvait évidemment dans leur situation sentimentale respective : Sandrine se tapait des mecs mariés, Magali était elle-même mariée...
Le point positif de cette soirée (il fallait bien que je vous en trouve un...), c'est qu'on m'a raconté plein d'histoires toutes différentes les unes des autres. En l'occurrence, le cas de cette Tour Eiffel de 35 ans était le négatif parfait de l'hôtelière du 1er round (Sandrine pour les amnésiques). Sandrine était ordinaire, Magali était distinguée ; Sandrine était habillée comme un sac, Magali était élégante ; Sandrine s'exprimait comme une concierge, Magali s'exprimait comme une bourgeoise du XVIe... Mais le parallèle parfait se trouvait évidemment dans leur situation sentimentale respective : Sandrine se tapait des mecs mariés, Magali était elle-même mariée...
Je
me suis demandé quelle vie de couple misérable pouvait un jour conduire une
bourgeoise friquée à se mettre sur son 31 pour aller chercher un plan cul dans
un speed dating...
À
moins qu'elle ne soit venue chercher ici un partenaire de jeux pour elle et son
mari !
Il faudra se méfier si elle me propose de venir chez elle comme l'hôtelière nymphomane !
Il faudra se méfier si elle me propose de venir chez elle comme l'hôtelière nymphomane !
Non.
Il y a des lieux de rencontres spécialisés pour ça.
Et puis, elle aurait été calme et déterminée. Là, elle avait l'air toute excitée à me raconter ça ; comme si l'idée de tromper son insipide mari lui procurait une joie inextinguible. C'était triste en fait de voir cette femme si distinguée avec ses bas noirs sexy dans une soirée si merdique...
Et puis, elle aurait été calme et déterminée. Là, elle avait l'air toute excitée à me raconter ça ; comme si l'idée de tromper son insipide mari lui procurait une joie inextinguible. C'était triste en fait de voir cette femme si distinguée avec ses bas noirs sexy dans une soirée si merdique...
Je
me suis imaginé, si j'avais été quelqu'un de cynique, en train de l'appeler 48h
plus tard, un dimanche matin, à une heure où elle est très probablement avec
son mari, loin... très loin de la soirée « Lemon Friday »...
Note
pour plus tard : penser à essayer le cynisme. Y'a moyen de se marrer...
La
3e et dernière fille (mais en était-ce une ?) de la soirée ne m'a
pas laissé un souvenir impérissable en termes de conversation. En revanche,
physiquement... elle ressemblait à un truc monstrueux, indéfinissable ! Une sorte
d'ogresse qui empestait le parfum et avec un duvet très brun en guise de moustache
qui lui conférait un faux air de Saddam Hussein.
L'abominable
Saddam portait le n°20 et m'a dit s'appeler Nesrine.
Je
n'ai rien retenu de la conversation durant laquelle j'ai dû regarder ma montre
encore plus souvent que l'arbitre de la rencontre avec son chronomètre à la 89e
minute du match.
À part un détail ; elle a insisté 4 fois : « Mon prénom c'est Nesrine, pas Mesrine comme le criminel ». Puis elle s'est justifiée : « D'habitude, il y a plein de gens qui confondent et qui prononcent mal. Mais je n'ai rien à voir avec ce bandit ».
Oui
voilà.
Elle
a pris ses cachets la dame de la chambre n°20 ?
Bon
ben c'est pas le tout mais... j'en avais ma claque des hôtelières nymphomanes,
des infirmières sadiques, des assistantes de direction ploucs, des bourgeoises
infidèles et des ogres paranoïaques. J'avais l'impression de tenir là le
casting parfait pour un film de Chabrol, avec ses histoires de tromperies, ses basses
mesquineries et ses faux semblants dans la petite bourgeoisie de province...
La Boum mais plus avec
Sophie qu'avec Marceau...
Guy
Lux a mis fin triomphalement au dernier tête-à-tête, visiblement très soulagé
lui aussi d'en finir. Et il a annoncé tout aussi triomphalement l'ouverture du « dancefloor ».
Disons-le
tout net. Aux platines, le DJ, c'était pas David Guetta.
Mais
vu l'endroit, le contraire m'aurait étonné...
Pour
qu'une soirée de merde soit réussie, il faut évidemment une musique de merde.
Quand la session musicale a débuté par « Sous les sunlights des
tropiques » de Gilbert Montagné, j'ai su qu'il allait y avoir du lourd !
En
fait, si je n'avais pas eu envie de vérifier si j'intéressais éventuellement la
petite demoiselle de l'île de Ré en robe noir sexy, j'aurai foutu le camp tout
de suite. Comment dire... J'avais aucune envie de me trémousser dans ce bar
transformé en boîte de nuit de camping.
J'avais peur qu'il se passe un truc qui me fasse encore plus regretter d'être venu.
J'avais peur qu'il se passe un truc qui me fasse encore plus regretter d'être venu.
Mais
il fallait que j'en ai le cœur net avant de partir.
Tandis
que Cloclo nous hurlait son admiration pour «
leeeees sirè-nes du pooort d'Aleeeexandriiiiiiie », je me suis frayé un chemin au milieu
des quelques célibataires qui espéraient sauver leur soirée en se déhanchant
sur le groove citronné.
Entre
les bras en l'air qui faisaient l'essuie-glace, j'ai aperçu Amy affalée dans un
canapé au fond de la salle, un cocktail à la main, déjà bien entourée par 2 mecs
très grands et qui avaient l'air d'avoir très faim...
J'ai
patiemment attendu le bon moment pour aller lui parler. Dès qu'elle s'est
retrouvée seule, je me suis approché et j'ai engagé la conversation sur le
bilan de la soirée :
-
« Alors ? Il
y en a qui t'a plu parmi tous les mecs avec qui tu as discuté ce soir ? ».
Elle
a acquiescé.
-
« Y'en a même un sur qui j'ai carrément
flashé ! »
J'ai
levé un sourcil interrogateur et intéressé. Elle a alors désigné un petit blond
trapu avec une coupe en brosse et une chemise de bûcheron à carreaux bleus qui
se dandinait sur « I will survive », et
m'a dit :
-
« Ouais ! Lui
là-bas sur la piste. C'est celui qui est passé juste après toi... Mais je ne
sais pas comment aller le ré aborder ».
Ben
voyons... elle ne manquait pas d'air celle-là !
Mais,
je suis beau joueur. Il faut bien avoir un peu d'autodérision et avouer que la façon
de m'éconduire était feutrée et élégante, discrète mais efficace. Ou comment se
prendre une magistrale claque dans la gueule...
Finalement,
le moment le plus intéressant de cette (très) longue soirée était assez
inattendu. L'une des nanas qui se trouvaient là se mariait et était venue avec
des copines pour son enterrement de vie de jeune fille.
À
la limite, c'était peut-être la raison la moins con pour venir dans ce genre
de soirée : se marrer entre copines.
DSK et son slip Superman
Pour
clore la soirée, lesdites copines avaient fait venir un strip-teaseur type « Chippendale » ou « California Man », musclé,
imberbe, avec les tablettes de chocolat en guise d'abdominaux, la mâchoire
carrée qui se contracte toute seule par intermittence, etc.
Outre
le fait que le type (qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa vie !)
est passé du costume de James Bond avec son faux revolver (avec lequel il ne
manquait pas d'insister pour que l'on comprenne bien que le canon pouvait aussi avoir une forme phallique), à un
string bleu électrique avec le logo Superman, le tout en 5 minutes, il a également
gratifié tous les convives anonymes de la boîte de nuit d'une simulation d'acte
sexuel avec la future mariée.
Au
début, les copines étaient pliées de rire. Puis, quand il s'est dirigé vers le
canapé où elles se trouvaient et, qu'une par une, il leur a fait le coup de la chambre
2806 du Sofitel, le groupe s'est divisé en 2 catégories : celles qui l'auraient
bien sucé s'il n'y avait pas eu tant de monde autour, et celles qui riaient
jaune, visiblement gênées d'avoir la bouche plaquée de force contre un string
en satin !
Impression accentuée par le style vestimentaire des demoiselles - très coincées - qui m'a fait me dire que leur naissance devait plus relever d'un miracle de Cour que de la Cour des miracles...
Impression accentuée par le style vestimentaire des demoiselles - très coincées - qui m'a fait me dire que leur naissance devait plus relever d'un miracle de Cour que de la Cour des miracles...
En
fait, c'était assez facile à comprendre : il y avait d'un côté les copines
célibataires qui avaient un peu la dalle, et de l'autre les copines mariées qui
avaient un peu l'impression de tromper leur mari.
Le
strip-teaseur était sacrément professionnel pour ne pas laisser entrevoir la
moindre manifestation physique (ou sacrément rebuté par le sexe faible peut-être...).
Quand
il a viré son bout de tissu pour dévoiler son musculeux fessier à ses
demoiselles en furie, ne cachant plus que la Francfort par un serviette éponge,
le DJ a fait repartir l'ambiance avec « Saga Africa » à fond.
J'ai
su qu'il était temps que je m'en aille.
Ça
fait peut-être longtemps que je cherche une vraie relation stable et
harmonieuse, mais les soirées speed
dating ont établi une nouvelle marque de ridicule et de bassesse où des
gens cupides et sans scrupules exploitent la misère sentimentale de certains
célibataires en proposant des soirées ringardes, chères, sans aucune
prestations, au service déplorable, à la musique nulle et où la beauferie le
dispute au glauque.
Cela peut paraître hautain de ma part. Je ne le crois pas. Je ne suis pas comme ça. C'est simplement que je n'aime pas être pris pour un imbécile. À part ça, je me suis bien marré ! :-)
Dehors,
l'air était frais et j'étais heureux d'être libre, d'avoir testé (et éliminé)
une mauvaise manière de rencontrer des célibataires, et content d'avoir
emmagasiné dans ma mémoire toutes ces anecdotes que je vous ai contées ces dernières semaines...