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30 septembre 2012

L'étoile de mer (épisode 4)

Résumé des épisodes précédents : Elle était idiote ; elle s'était incrustée chez moi et se retrouvait dans mon lit en pyjama de grand-mère sans s'être lavée les dents. Et maintenant, elle réclamait des câlins...

 J'ai grogné et l'ai (in)consciemment repoussée d'un haussement d'épaule.
L'étoile de mer s'est un peu plus collée à moi, m'écrasant ses seins dans le dos et m'enserrant déjà les jambes de ses cuisses chaudes... (ne vous enflammez pas, je ne vais pas vous faire non plus un scénario de sexe 2.0 !)

Bonnasse 1 - Connasse 1
 
Dans ce match serré, le moins que l'on puisse dire c'est que son côté bonasse rendait coup pour coup à son côté connasse.
Elle a ajouté un peu plus fort :

- « Ché enfie... »

Et les ondulations, probablement inconscientes, de son corps contre le mien venaient corroborer cette affirmation.
Je me suis retourné vers elle en tentant de m'extirper de mon demi-sommeil. Elle souriait, toutes canines dehors...


C'est alors que j'ai perçu dans le pénombre l'éclat mat de son piercing sur la langue...
J'ai pensé à la réputation du piercing supposé décupler les sensations de la fellation. Légende urbaine ou expérience inoubliable ? L'espace d'un instant je me suis senti tel Indiana Jones sur le point de découvrir le Saint Graal. Indéniablement Éros était de son côté. Sans le vouloir, elle avait réussi à provoquer chez moi une émotion palpable dirons-nous...




Le problème c'est qu'elle avait l'air tellement gourde qu'elle était bien capable de m'écorcher le poireau avec sa bille métallique...
Les porteurs de piercing auront beau me dire que ce n'est pas possible, avec V tout semblait possible, surtout le pire ! Je ne me sentais pas en sécurité. Je ressentais une légère inquiétude, un peu comme James...

 

Mais je n'avais plus le temps de résoudre ce dilemme philosophico-érotique. Après tout, ça n'était pas non plus le Purgatoire...
Je me suis retourné, j'ai répondu hypocritement à son sourire en essayant de ne pas baisser les yeux trop vite vers les seuls atouts qu'elle possédait...

Comme l'étoile de mer, elle se rétractait...
 
J'ai commencé à enlacer V de mes bras pas musclés mais néanmoins câlins.
Sa peau était chaude...
Elle a hurlé :

-
« Aaaaaaaaahhhhhhh ! Fa te paffer les mains sous l'eau faude ! »

Mes mains étaient froides...
Ben oui, c'était l'hiver.

Elle s'est recroquevillée en remontant les genoux et en ramenant ses avant-bras contre sa poitrine comme une armure.
Si elle n'était pas une étoile de mer, elle aurait pu faire penser à une huitre lorsque l'on y ajoute le petit filet de citron acide. D'ailleurs, ne dit-on pas
« con comme une huitre » ?
Bref, je m'égare...

Il peut tous nous arriver d'être frileux et de trouver que son partenaire a les mains gelées. Mais même après 10 ans de vie commune, on peut toujours  lui dire les choses avec douceur, lui prendre les mains pour les lui réchauffer...


Lorsque ça se produit à la première nuit, on inspire, on frissonne, c'est suffisant pour que l'autre comprenne (s'il n'est pas trop con).
Est-ce que je lui ai dit moi qu'elle ne s'était pas brossé les dents et qu'elle puait du bec ?

Je suis allé me passer les mains sous l'eau chaude...


N'est-ce pas là l'une des faiblesses du désir masculin ? Lorsque l'envie est là, même (surtout ?) avec un plan cul, nous sommes prêts à en avaler des couleuvres pour qu'elles avalent autre chose !

Comme l'étoile de mer, elle gisait étendue, les bras en croix...
 
Quand je suis revenu dans le lit, elle m'attendait tranquillement. Elle n'avait pas l'air inquiète du fait que ce petit intermède ait pu casser l'ambiance. À l'avenir, si certain(e)s d'entre vous s'inquiètent de la micro-pause qu'impose la mise d'un préservatif, ils pourront toujours tenter d'imaginer l'effet que ça fait de s'interrompre pour aller se passer les mains sous l'eau chaude.

J'ai passé mes mains délicatement dans son dos en lui demandant si ça lui allait. Elle a répondu :

-
« Oui, fa va... »

Vous imaginez l'ambiance torride ?

Bon, avec un tel spécimen, il valait mieux réciter ses classiques en termes de préliminaires. D'autant que V ne paraissait pas être du genre à faire crédit. Il fallait donc payer d'avance...
N'étant pas un mufle, je me suis plié à l'exercice de bonne grâce.
Et puis au moins je ne verrai plus sa tête pendant quelques minutes !

J'ai donc entamé une classique descente vers l'abîme...

Mais souvenez-vous de cette information capitale : l'étoile de mer avait froid.

Elle a donc remonté la couette - que j'avais écarté pour les besoins de la chose - jusqu'à son menton tout en me précisant :

-
« Ché froid ».

Je me suis retrouvé dans le noir complet.

En même temps, au point où on en était, je ne lui en voulais même pas d'ignorer que les hommes sont plutôt visuels.
Sauf que si elle avait froid, moi, sous mon dôme, je commençais moi à avoir très chaud ! Il devait faire 50°C là-dessous.


Vous avez déjà pratiqué des préliminaires dans un four à pizzas ?


V ne bougeait pas. V n'émettait aucun son. V ne respirait pas.
Avant l'étoile de mer, et malgré les vers de Brassens "Quatre-vingt quinze fois sur cent, la femme s'emmerde en baisant", j'avais plutôt eu des retours positifs sur mes aptitudes à donner un minimum de plaisir à une femme...
Elle était peut-être morte ?

La moutarde commençait à me monter au nez. Je n'allais pas non plus perdre une demi-heure à tenter de lui faire ressentir quelque chose au prix d'une dangereuse suffocation.

Ça suffisait !

Moins de 5 minutes plus tard donc, je suis remonté en surface prendre une bouffée d'air salvatrice. Et non... elle n'était pas morte.
Elle me regardait avec ses yeux de crapaud mort d'amour :


- « Che t'ai pas dit... Chaime pas les cunis...»


 

(à suivre...)
 
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23 septembre 2012

L'étoile de mer (épisode 3)

Résumé des épisodes précédents : Elle était belle, idiote, ne savait pas rouler une pelle, s'était invitée à dîner chez moi et avait finalement décidé également de dormir chez moi. Et malgré cela, je n'étais pas au bout de mes surprises....

Je voyais bien dans sa gestuelle et ses sourires qu'elle était contente, qu'elle avait prévu, anticipé, fantasmé, cette nuit chez moi...
C'est peut-être cruel mais moi, j'étais las, froid et je me demandais vraiment ce qu'elle foutait là... L'affaire était donc entendue. Elle dormirait dans le clic-clac.

Comme une telle annonce était malgré tout embarrassante, je n'avais pas pris la peine de lui désigner sa couche immédiatement.
Sans me douter que V allait me donner une parfaite illustration de l'adage "Ne remets jamais au lendemain ce que tu peux faire le jour même"...

J'ai dû m'absenter tout au plus 5-6 minutes pour aller me brosser les dents et enlever mes lentilles. Il n'en fallait pas plus à l'étoile de mer pour passer à la vitesse supérieure...

En sortant de la salle de bains, je m'attendais à la trouver prête à me relayer, la brosse à dents à la main. Mais rien. Le silence...
Je suis alors retourné au salon pour voir ce qu'elle faisait. Afin de vous permettre de visualiser la scène suivante, je dois vous préciser ici que ma chambre à coucher n'est séparée de mon séjour que par un meuble-bibliothèque faisant office de paravent.

Comme l'étoile de mer, elle gisait n'importe où...
 
Lorsqu'elle s'était écriée quelques minutes auparavant : « Surpriiiise(s) ! » - cette fois-ci, je vous épargne le chuintement ; la séquence suivante est déjà suffisamment surréaliste comme ça -, je n'avais pas encore pris conscience d'une lacune gênante de la langue française : la forme orale omet de souligner la marque du pluriel...

Surprise n°2 donc, l'étoile de mer était allongée dans mon lit...
À ce stade du récit, la logique romanesque voudrait que j'ajoute « nue » ou « lascive et offerte » comme dans les romans vaguement cul vendus dans les bacs des stations-service par trois sous film rétractable.

Mais la réalité était tout autre.
L'étoile de mer était allongée dans mon lit... sous la couette en pyjama.

Même si elle avait manifestement peu d'expérience en la matière et que cela ne lui paraissait pas intuitif lors d'une première nuit avec quelqu'un de l'attendre pour l'embrasser, se déshabiller mutuellement, etc., elle aurait pu au moins invoquer la politesse pour se convaincre de ne pas se vautrer direct sous ma couette.
Sauf à vouloir délibérément faire une surprise coquine à son partenaire, on attend généralement son assentiment avant de se glisser sous ses draps, non ?
En la voyant, j'ai eu la désagréable impression qu'on était mariés depuis 20 ans.
À moins qu'elle n'ait justement voulu me faire une surprise coquine mais selon sa propre conception du fait coquin...

L'imagination des plus optimistes d'entre vous les poussera déjà à imaginer une mise en scène érotique et sensuelle dans laquelle la belle, en pyjama de soie pourpre soulignant parfaitement sa cambrure, la dernière phalange de l'index dans la bouche, me jetterait des regards concupiscents comme une James Bond girl avant une scène d'amour torride...

L'imagination des plus pessimistes d'entre vous les poussera déjà à imaginer une mise en scène tue-l'amour à faire débander Rocco Siffredi dans laquelle la belle, en pilou à carreaux, la couette relevée jusqu'au menton, me regarderait d'un œil bovin en souriant d'un air niais comme feu Jackie Sardou dans une publicité pour Polident avant de jeter son dentier dans un verre effervescent...

Optimistes 0 - Pessimistes 1

Je suis resté interloqué à la regarder, incrédule. Elle a dû prendre ça pour de l'émotion et a ronronné comme un chat. Elle n'avait plus rien d'attirant et me donnait envie de la secouer, de lui filer des claques...

 
 

Voilà ce qu'elle avait donc dans son sac Eastpack d'ado : un pyjama de grand-mère et pas de brosse à dents...

Je n'allais pas la foutre dehors de mon lit. Ça ne se faisait pas.
Je me suis couché. J'ai éteint la lumière et me suis tourné vers le mur pour ne pas sentir son haleine fétide, en lui souhaitant une bonne nuit.

Heureusement le lit était suffisamment large pour établi une zone démilitarisée entre nous.

Mais l'étoile de mer n'avait pas dit son dernier mot...

 Alors que je commençais à m'endormir, V s'est déshabillée en silence. Elle s'est collée contre moi, nue, et m'a susurré à l'oreille :

- « Finalement, che fe bien que tu me fasses y'amour... ».

 
 

PS : Pour les plus jeunes de nos lecteurs qui n'ont pas eu la chance de connaître la maman de celui à qui le tourisme du Connemara doit tout, ni le grand bonheur de connaître la publicité Polident en 1986, ce sera le bonus track du jour.


PS 2 : Pour ceux qui n'y sont pas encore, adhérez à la page Facebook « Chronique d'un trentenaire célibataire parisien » en cliquant sur l'onglet à droite de cette page.

16 septembre 2012

L'étoile de mer (épisode 2)

Résumé des épisodes précédents : il vous suffit de (re)lire l'épisode 1... Mais en gros, elle était très belle, avait un cheveu sur la langue et venait de comprendre qu'elle avait perdu 5 ans de sa vie amoureuse. Elle allait maintenant se montrer gluante...

 Face à cette façon nouvelle de voir les choses, notre étoile de mer choisit une stratégie inédite : en me raccompagnant au métro, elle me choppa la bouche sans hésitation !
On dit bien que la meilleure défense, c'est l'attaque ! C'était courageux de la part d'une fille qui n'avait pas embrassé un mec depuis 5 ans !
J'avais donc ce privilège de lui faire reprendre du service.
Triste privilège...

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais la façon d'embrasser reflète souvent la façon de faire l'amour.

Parmi les pires méthodes que j'ai eu l'occasion d'expérimenter dans ma vie, je citerai :

1. Celle qui vous la met bien profond (la langue... À quoi vous pensiez ?) au fond de la gorge et qui vous oblige à vous dégager rapidement pour ne pas suffoquer,
2. Celle qui occupe tellement de place qu'elle semble avoir 3 langues,
3. Celle, au contraire, qui trouve ça dégueulasse de mettre la langue et qui se contente de multiplier des dizaines de petits bisous sans intérêt à la commissure des lèvres en guise de baiser
4. Et celle qui n'a pas évolué depuis ses 14 ans, et pense sûrement que le jeu consiste avant tout à tourner, tourner... Toujours dans le même sens et très très vite si possible.

Notre étoile de mer avait choisi cette option "moulinette" mais en plus, en bavant comme un escargot.
Sûrement pour ajouter un côté sensuel à cet inoubliable baiser.
Heureusement mon métro arrivait et j'ai pu m'extirper rapidement de ce traquenard !

Le temps d'arriver chez moi, l'étoile de mer m'avait déjà envoyé 3 SMS pour me proposer de dîner ensemble le lendemain... chez moi !!
"Bonjour je m'appelle Omar et j'm'incruste assez" pourrait-on dire si elle n'était une étoile de mer.
Quand je vous dis que c'est gluant ces bêtes là...

Bon après tout, je ne la connaissais pas plus que ça. C'est surtout moi qui avait tenu le crachoir au premier rendez-vous. Et puis elle était quand même très bonne mignonne. Ça méritait bien une seconde chance ! Je l'ai rappelé pour lui dire ok.
Elle a hurlé au téléphone :
-
« Ouuuuiiiiiiiiiiiiiiiiii »
(le "i" a bien duré 4 secondes...).

Dans ma tête, j'ai pensé : « Nooooooooooon ». Mais elle était quand même très bonne mignonne.

Elle a ajouté :
-
« Ok. Mais je te préviens, je ne dors pas chez toi »
.
Ou plutôt :
-
« Ok. Mais che te préfiens, che ne dors pas chez foi... »
Vous n'imaginez pas à quel point ce chuintement permanent était insupportable.

Les limites qu'elle s'était fixées m'allait très bien...
Je lui ai donc préparé un dîner qui valait bien le spectacle qu'elle allait m'offrir au cours de la soirée...

Comme l'étoile de mer, elle était complètement con...
 
Il ne faut pas avoir un doctorat en océanographie pour se rendre compte qu'une étoile de mer, ça a beau être joli, c'est pas très fut fut.
V non plus n'avait pas inventé la marche arrière.

Elle était con. Très con même.
De ce niveau de connerie qui vous empêche même de vous dire que « Certes..., mais elle est quand même très bonne mignonne... ».

Elle est arrivée dans une superbe robe blanche à bustier qu'elle ne devait sortir que dans les grandes occasions ou à chaque rencard (tous les 5 ans donc...), et portait de jolis escarpins assortis.
Bon, elle avait aussi un sac à dos Eastpack d'écolière qui gâchait tout. C'est peut être à ce genre de détail qu'on sent intuitivement qu'on va vivre un grand moment... de solitude !

Elle m'a parlé de son métier de comptable, de son chômage, de son ex qui la battait avant qu'elle ne le quitte 5 ans auparavant, de ses parents qui étaient très malades...
Zola si tu nous entends...

J'ai passé une soirée... Comment dire...



Minuit sonnait et j'avais peur que Cendrillon rate son métro et oublie ses escarpins dans mon escalier. Sauf que, contrairement au Prince, je n'aurais pas cherché à la rattraper.

C'est alors qu'elle s'est écrié :
- « Chupriiiiige ! » en désignant son sac Eastpack.
Je craignais le pire...
-
« Che dors chez foi ! »


Je suis resté pétrifié. Non, pas possible. Elle bluffait...

 

Mais non, elle ne bluffait pas. Elle était tout à fait sérieuse.

J'ai essayé une nouvelle fois de me motiver : elle était quand même très mignonne bonne.
Le temps de faire monter la pensée suivante au mou de veau qui lui servait de cervelle, elle ajouta :
-
« Mais che te préfiens, che ne fais pas y'amour »


Bon de toutes façons, là, j'avais pas envie. Elle était vraiment trop con.

(à suivre...)

9 septembre 2012

L'étoile de mer (épisode 1)

Les sites de rencontres, c'est un peu la cour des miracles. On y croise tout et n'importe quoi (mais surtout n'importe quoi en fait !). Ces 3 dernières années, j'ai donc fait des dizaines de rendez-vous, vécu quelques aventures, avec à la clé quelques souvenirs ubuesques...

Autant vous prévenir tout de suite, le contenu de ce post (et plus globalement de tout ce blog) est susceptible de heurter la sensibilité des plus jeunes, des plus puritains, des plus cons, ou des personnes concernées (rayez les mentions inutiles) qui peuvent donc nous quitter dès maintenant.

Bien... maintenant que nous sommes entre gens de bonne compagnie, je vais vous parler d'une espèce que je n'ai rencontré (heureusement !) qu'une seule fois sur les sites de rencontres : l'étoile de mer. Non, pas le magnifique échinoderme à 5 branches que l'on trouve au fond de certaines mers de la planète... mais son équivalent féminin !



Comme l'étoile de mer, elle était belle...


Nous l'appellerons V par égard pour ses parents qui doivent encore la voir comme une jeune fille pleine de promesses d'avenir.
J'ai donc rencontré V fin 2010 sur le désormais mythique Adopteunmec.com. Sur la photo, elle était belle, très belle même. Je vous vois venir. Vous vous attendez à ce que je vous annonce qu'en vrai, elle était hideuse. Et bien non, même pas. Physiquement, elle tenait toutes les promesses de sa photo. N'étant pas un fanatique des discussions qui s'éternisent par mails, nous avons convenu rapidement d'aller boire un verre.



Lorsque l'on s'essaie aux sites de rencontres et que l'on commence à en identifier les inconvénients, on éprouve un véritable soulagement lorsque la demoiselle ressemble à celle repérée sur le « catalogue » (oui, il faut bien l'avouer, il y a peu de différences dans la présentation entre le catalogue promo de Carrefour et celui d'un site de rencontres...).
Qui n'a, en effet, jamais connu l'amère déception de se sentir trompé sur la marchandise ?




Donc dans ce cas présent, tout allait bien.
Jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche...


- « Bonchour, che m'appelle V... ».
Elle n'avait jamais dû digérer toute la purée dont sa douce maman avait dû la gaver dans son enfance...

Pendant que nous vidions une pinte de bière, j'ai vainement essayé de savoir si le piercing qu'elle avait sur la langue pouvait être à l'origine de cet insupportable chuintement.

En utilisatrice visiblement expérimentée du site, la belle fit savoir bien vite qu'elle ne comptait pas être la proie facile d'un prédateur masculin. Bien. Et annonça fièrement qu'elle n'était pas sortie avec un mec depuis... 5 ans ! La raison ? elle voulait bien les connaître d'abord pour être sûre de son choix.
Imparable.

Elle préférait donc discuter pendant de nombreux mois et se voir des dizaines de fois avant d'accepter les avances de l'un de ces messieurs.
Et elle se plaignit de ces hommes trop pressants qui tentaient leur chance dès le 2e rendez-vous.

- « Et certains des mecs que tu as rencontrés sont devenus des potes non ? ». Elle a acquiescé en me demandant pourquoi je posais cette question. Je lui ai donc expliqué une règle de base des rencontres sur le net :

Dans la vie :
1. Tu remarques quelqu'un qui t'attire.
2. Tu apprends à le connaître pour voir si vous avez des choses à vous dire.
3. Tu passes de longues semaines (ou pas) à le séduire.
4. Vous sortez ensemble.

Sur Internet :
Tu supprimes l'étape 3, tu passes la 4 en 2 et tu relègues (optionnel) la 2 à la fin.
Sinon la personne se tournera vers l'un des multiples prétendants avec qui elle discute déjà sur le site, parce qu'elle ne va pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
Dure loi d'un marché hautement concurrentiel...

À ce stade, elle s'est décrochée la mâchoire, a cligné des yeux et est restée un long moment sans bouger.

Elle venait de comprendre pourquoi elle n'avait que des potes depuis 5 ans mais pas une seule conquête. Son raisonnement rencontrait une faille critique...






Comme l'étoile de mer, elle était gluante...


Soyons clair, mon argumentaire n'avait d'autre but que celui de lui rendre service en lui faisant prendre conscience qu'elle n'avait à peu près aucune chance de trouver un mec en le faisant patienter 6 mois ou un an. À moins d'être une fille particulièrement brillante capable de tenir un homme en haleine aussi longtemps, par un esprit et un humour sans pareils...

Rendons lui cet hommage : elle était lucide, consciente de ses limites. Dans son cas, la nature s'étant mise en frais pour lui offrir une plastique irréprochable n'avait laissé que peu de place aux capacités intellectuelles....

(à suivre...)

Republié suite à un effacement par mégarde de la page d'origine



2 septembre 2012

« C'est quand on ne cherche pas qu'on trouve... »

Mes amis sont des gens bienveillants.


Et la bienveillance pousse parfois à dire des conneries. Je sais pas vous, mais moi, quand je perds mes clés, je reste pas devant ma porte à attendre qu'elles réapparaissent toutes seules... Il paraît qu'il y a même un concept en psychologie qui formalise cette théorie. Ça s'appelle la « synchronicité jungienne »...

Bref... Ça fait donc 3 ans que je cherche les clés de l'amour. C'est fou ce qu'on peut trouver comme trucs quand on cherche. J'ai accumulé tellement de bric-à-brac sentimental que je pourrais ouvrir le grand bazar de l'amour ! C'est peut-être ça au fond l'idée de cette petite chronique : faire un inventaire de ces 3 dernières années d'une vie de célibataire pour le moins mouvementée. Des rires, des larmes, du cul, des mensonges, de la trahison... Ça pourrait presque faire un scénario d'une série soft-porn sur M6...

Mais revenons à notre bienveillant conseil, objet du titre de ce billet. Donc pour la 362.277e fois, une bonne âme secouriste m'a conseillé de ne pas chercher l'âme sœur, voire de ne pas y penser.
J'avoue mon scepticisme quant à l'efficacité de la méthode. Mais pire encore, je suis désemparé face à sa mise en œuvre. Comment on fait pour ne pas y penser ??


Quand on a passé de nombreuses années en couple, quand on se glisse tout seul le soir sous sa couette, que l'appartement est silencieux quand on franchit la porte de chez soi ou qu'on achète des parts deux fois moins importantes en faisant ses courses, ça parait difficile de ne pas penser qu'on n'est plus deux mais un !


Mes amis ne sont pas que bienveillants. Ils sont aussi médiums.


Les vôtres aussi j'en suis persuadé. Tenez... vous connaissez le fameux :  « Je suis sûr que tu vas rencontrer bientôt quelqu'un de bien ». Ah bon ? Mais si je cherche pas (cf. le bienveillant conseil) comment faire pour que la prophétie se réalise ? Au début j'ai attendu. Et puis je devais pas avoir la bonne notion de durée (« bientôt » c'est combien ?). Alors, malin, j'ai demandé comment faire à mes amis-médiums bienveillants.
 

Mes amis bienveillants ne sont pas que médiums. Il sont aussi un peu docteurs.


Pas embarrassés le moins du monde, ils m'ont donc prescrit un remède de cheval : « Si tu veux rencontrer une fille bien, il faut que tu fasses des activités ». J'ai tapé « Activités » dans Google.

J'aime pas le macramé, je suis pas emballé par les cours de sculpture, j'ai jamais réussi à me retirer mon parapluie du cul pour pouvoir faire du tango et j'avais peur de faire trop peu de rencontres féminines au triathlon... (oui je sais, je n'y mets pas du mien). Alors j'ai fait du théâtre.
L'ennui c'est qu'au premier cours, j'ai tout de suite compris qu'il n'y avait pas la femme de ma vie parmi les 5 ou 6 nanas du groupe. Il y avait bien une jeune fille de mon âge, célibataire et bien foutue. Mais j'ai jamais su si au travers de ces verres à triple foyer elle me regardait ou si elle regardait mon voisin...
Alors je suis retourné voir le service après-vente de mes amis docteurs. Ils m'ont dit :
« Ah ben oui... mais si tu fais une activité dans l'optique de trouver quelqu'un, tu vas jamais trouver ! ».
 

 
Ah... Alors en fait, si j'ai bien tout suivi, pour trouver quelqu'un, il faut faire une activité mais pas dans l'optique de trouver quelqu'un.... Je commençais à avoir mal à la tête à trop réfléchir. Alors j'ai fait 1 an de théâtre consciencieusement sans me poser de questions. Et les yeux de la belle n'ont jamais retrouvé leur symétrie...

Toujours prêt à me remettre en cause, j'ai fait mon introspection pour comprendre les raisons de mon échec. J'avais commis une erreur tragique : je n'avais pas respecté le commandement suprême. Il ne faut pas y penser (cf. ci-dessus bis). Au fond si la prophétie ne se réalisait pas (vous suivez ?) c'est parce que je ne respectait pas la règle du jeu.
Alors je suis retourné voir mes docteurs. Il m'ont dit :
« Ton problème, c'est que tu n'es pas assez dans le lâcher prise ».

Ah... J'ai failli leur demander ce qu'il se passait pendant ce temps à Vera Cruz.

J'ai donc choisi de m'affranchir des prescriptions de mes amis-médiums bienveillants.
Et je me suis aperçu que je n'étais pas le seul à ne pas avoir fait un master en lâcher prise, à ne pas aimer le macramé et à avoir des amis-médiums-médecins qui racontaient des conneries bienveillantes.

On était même des milliers. Chacun avec une histoire, un pouvoir de séduction (ou pas), des casseroles psychologiques, des araignées au plafond, des rêves et des espoirs, des fantasmes et des expériences étranges, des ex dans tous les coins, des principes moraux pour les autres qu'ils n'avaient aucune envie de s'appliquer à eux-mêmes,... Bref, plein de choses dont mes meilleurs amis du monde, tous en couple et tous bienveillants, n'avaient aucune espèce d'idée.
Ces nomades de l'amour, agglutinés à leur écran d'ordinateur, erraient, hagards, et se répartissaient en diverses chapelles un peu comme les adeptes des sectes. Certains, plus accrocs que d'autres, étaient même membres de plusieurs de ces confréries occultes. Ils appelaient ça « des sites de rencontres»...

Après tout, je n'en étais plus à une solution près. J'y suis rentré plein d'espoir. J'aurai peut-être pas dû...
Vous pourrez en juger par vous-mêmes.
Venez, je vous y emmène. N'ayez pas peur ! C'est pas plus terrifiant que de marcher au-dessus du Grand Canyon sur une corde à linge.

Suivez-moi...

PS : Pour ceux qui ne savent pas ce qu'il se passe pendant ce temps à Vera Cruz, c'est cadeau...