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23 décembre 2012

Happy Hour : deux idiotes pour le prix d'une !

Résumé des épisodes précédents : Convaincu par une amie d'essayer le speed dating pour tenter de rencontrer des filles d'un autre calibre que celles que je pouvais croiser sur les sites de rencontres, j'avais vite compris en arrivant un vendredi soir de septembre dernier dans le bar-boîte has been du centre de Paris qui accueillait les soirées « Lemon Friday », que j'avais autant de chances de rencontrer la femme de ma vie ici, que de devenir plein aux as en jouant à Euromillions. Sauf que lorsque je me délestais de 15 € dans des grilles Euromillions, j'avais au moins droit au tirage...





Je suis rentré dans l'enclos réservé aux tête-à-tête et le Philippe Risoli du Sentier m'a demandé de prendre place sur le canapé en feutrine noire, à la droite de la première des 5 filles que j'allais rencontrer au cours de la session.



Et là... incroyable : elle était tout simplement magnifique ! une brune pétillante qui dégageait un charme fou. Elle avait un regard mutin qui aurait fait fondre n'importe qui et, derrière sa tenue chic et sexy, elle semblait présenter une plastique quasi parfaite....
Naaaannn ! J'déconne !
Vous gardez l'adjectif « brune » de la description ci-dessus et vous jetez tout le reste.


Le Pôle Emploi de la drague

Sarah (mais je peux aussi la désigner par son numéro, le 28) n'était pas la plus moche du lot. En fait, j'aurai à rencontrer 5 filles au cours de l'exercice mais sur un total de 25 ou 30 filles par session.
D'un simple regard et avant même que le jeu ne commence, je pouvais déjà regretter celles que je n'avais pas la chance d'avoir dans ma brochette des 5 nanas en enfilade à ma droite, puisqu'à la fin de chaque plage de 6 minutes, les mecs se décalaient d'une place.
C'est le jeu ma bonne Lucette...

Enfin... soyons honnêtes, le regret était tout relatif. La fille la mieux du paddock était quelconque et la plus moche était... Non ! Ce n'est pas bien de se moquer du physique des gens.
Je garderai donc mon avis sur ce succube par devers moi.



Mais voilà que tout était en place. Vincent Lagaf', accroché à son chronomètre, était excité comme s'il donnait le départ d'un Grand Prix moto (ah... j'avais dit Philippe Risoli ? Peu importe, vous avez saisi le style du bonhomme).
Top ! C'était parti pour 6 minutes de pure folie !

Sarah m'a immédiatement indiqué qu'elle avait 31 ans, qu'elle travaillait à La Défense dans l'informatique financière et qu'elle était timide.
Bon, ok... Comme entrée en matière, on fait un peu moins formel, mais voyons la suite avant de juger.
Elle avait balancé ça directement, comme s'il était urgent de se débarrasser de ces 3 informations pour pouvoir se sentir soulagée d'avoir fait sa part de présentation, et libre d'appliquer ensuite consciencieusement la méthode qu'elle avait dû répéter chez elle devant sa glace.

Dans la pénombre du lieu, elle me regardait d'un air étrange, avec une sorte d'appréhension. Il faut dire que ce sous-sol trendy, sans fenêtres, était étouffant. Je la comprenais ; difficile de créer des conditions idéales pour une quelconque attirance (je ne parle même pas d'une tension érotique !) dans cette cave.



Sarah parlait d'une voix blanche et neutre.
Je m'étais depuis longtemps figuré que, dans toute soirée speed dating, il devait toujours y avoir au moins une personne qui envisageait l'exercice comme un interrogatoire de police.  Ce soir là, je n'y ai eu droit en effet qu'une seule fois. Mais je suis tombé dessus d'entrée de jeu.
La brune débitait ses questions visiblement selon un ordre préétabli et avec une rigueur militaire. J'avais l'impression d'être suspecté de quelque chose, comme si j'étais au commissariat, en garde à vue. C'était non seulement très très chiant, mais limite flippant de la voir s'emballer de plus en plus à mesure qu'elle prenait confiance au fil du déroulé de son questionnaire.



Je comprends la curiosité naturelle qui pousse tout un chacun, lorsque l'on rencontre une personne nouvelle, à connaître certains détails de sa vie, comme par exemple le métier qu'elle exerce. Et puis cela permet souvent d'ouvrir la conversation et de briser la glace.
Mais n'y a t-il pas d'autres occasions plus appropriées qu'un tel exercice si bref et chronométré, pour s'enquérir de mes compétences professionnelles ?
Pour le coup, à mesure que le terme du premier tête-à-tête approchait, j'avais de plus en plus l'impression de passer un entretien d'embauche !
Je suis resté incrédule quand elle m'a demandé  :

- « Et tu parles bien anglais ? »

J'ai presque regretté quand Benjamin Castaldi a hurlé « Stoooooooooooop !!! » à la fin du temps imparti car j'aurai bien aimé lui demander ce que ça pouvait lui foutre. À moins qu'elle n'ait voulu faire passer un message subliminal pour savoir si je savais bien me servir de ma langue...



En fait, je crois que le numéro 28 ne faisait pas partie de la combinaison gagnante aux jeux de l'amour et du hasard...

Au coeur de la quatrième dimension...

J'ai salué poliment Sarah et me suis décalé d'une place vers la droite pour me retrouver assis face à Sandrine.
Le numéro 25 était de nouveau une brune, avec des lunettes en forme d'ailes de papillon, mal fagotée et avec ce petit quelque chose d'indéfinissable dans l'expression (un peu comme le charme mais... à l'envers) qui lui conférait un air de Germaine Bidochon qui lui collait à la peau quoi qu'elle fît.
Si Sarah n'avait révélé que peu de choses sur elle, Sandrine en revanche, ne m'a pas laissé la parole. Elle a réussi à me résumer les 3 dernières années de sa vie en 6 minutes. Sa logorrhée était inarrêtable.

Elle m'a d'abord indiqué qu'elle avait 41 ans. Or la soirée était réservée aux 30-40 ans. Elle a ajouté avec un petit rire un peu gêné :

- « Mais moi j'aime bien les plus jeunes. Hi hi. ».

Très drôle.
Elle ne s'était pas demandée si les hommes qu'elle allait rencontrer ce soir là avaient, eux, envie de rencontrer une fille plus vieille. Pff... Bouffonne !

Ce n'est pas qu'elle faisait vieille peau (41 ans tout de même, c'est encore très jeune et je n'en suis plus si loin !), c'est qu'elle faisait « périmée ». En la regardant, elle m'inspirait l'odeur de la naphtaline et les papiers peints ocres avec des motifs années 70 des appartements de grands-mères veuves...
Bref, ça partait mal.

Sandrine était gérante d'un hôtel en lointaine banlieue parisienne et avait vécu 2 histoires d'amour depuis qu'elle était célibataire. La première avec le plombier qui venait faire les menues réparations de plomberie dans son hôtel (ça ne s'invente pas !).
Manifestement, il voulait bien s'occuper de sa plomberie personnelle, mais comme il était marié, qu'il avait 2 enfants et qu'il n'avait pas eu l'intention de quitter sa femme, elle avait dû se résoudre à rompre après quelques mois.

Elle ajouta que pour ça, c'était bien pratique d'avoir un hôtel car elle pouvait faire venir son amant à l'heure du laitier et 

- « Il me prenait dans une des chambres de l'hôtel avant que la femme de ménage n'ait fini de faire les chambres ».

Elle ponctuait toujours ses anecdotes par « Hi hi ».
J'ai esquissé un léger sourire en imaginant Mario Bros en salopette en jean avec une clé de 12 dépassant de la poche kangourou de devant, culbutant la brune ordinaire aux lunettes à ailes papillons à la hâte, à 7h du matin, dans une chambre ordinaire d'un petit hôtel ordinaire d'une banlieue ordinaire...

C'était assez improbable qu'elle me raconte sa vie sexuelle au bout de... disons 3-4 minutes de conversation ! Bien que franchement ouvert d'esprit, j'étais presque mal à l'aise d'imaginer Germaine Bidochon en train de se faire trombiner par le plombier.



Mon sourire s'est vite effacé quand elle a ajouté en prenant un air éploré :

- « En même temps, ce n'était pas trop mal pour une première relation après la mort de mon mari... ».

Glups. En fait si elle était célibataire, ce n'était pas par choix.
Soit elle semblait encore très affectée par son deuil, soit elle avait dû faire l'Actor's Studio pour qu'on la prenne en pitié. Je n'avais pas prévu en venant à une soirée speed dating de réviser la fiche « Comment réagir à une situation dramatique au cours d'un tête-à-tête de séduction ».

Je regardais Julien Lepers et son chronomètre. Ça ne faisait pas plus de 6 minutes là que je discutais avec Sandrine ? Visiblement non...

Il restait les yeux rivés à son truc, à faire les cent pas dans l'enclos. Et encore une fois la même question que je m'étais déjà posé des dizaines de fois depuis que j'étais célibataire me revenait à l'esprit : mais qu'est-ce que je foutais là ?



(à suivre...)

9 décembre 2012

Citron pressé et jarret de porc en promo

Résumé des épisodes précédents : Pour exaucer mon vœu de trouver enfin la moitié qui me conviendrait, j'avais fini par comprendre que le salut ne se trouvait pas sur les sites de rencontres. Certes, j'aurai pu, à défaut de trouver l'âme sœur, me faire du fric en créant Araignéeauplafond.com ou Pet'aucasque.fr. Là, au moins, j'aurai été certain d'avoir du monde. Mais bon, un autre petit malin avait eu une telle idée avant moi en créant Hommepansement.fr (si si, ça existe !). Heureusement, il me restait d'autres pistes à explorer...

Les amis ont ceci de bien que, pour vous remonter le moral, ils sont prêts à tout (bon, il faut quand même éviter certaines choses comme de leur emprunter de l'argent...) et pour cela, ils ont toujours une idée de rechange.

Un jour, une amie à qui je contais mes déboires sur internet, a donc ressorti des vieux cartons de sa pensée une méthode dont je n'avais plus entendu parler depuis une bonne quinzaine d'années : le speed dating.

 
 
Je me souvenais maintenant : dans les années 90, cette méthode anglo-saxonne était présentée comme révolutionnaire pour rencontrer l'homme ou la femme de sa vie. Imaginez... des dizaines de filles (ou de mecs pour ces demoiselles) célibataires, rencontrées en une seule fois autour d'un verre, toutes mues par ce désir ardent de rencontrer ENFIN celui qui ferait chavirer leur cœur (sortez les violons) ! Après mes expériences de sites de rencontres, une telle promesse relevait presque d’un scénario de film de science-fiction. Ça ne pouvait pas être une mauvaise idée ? Ben si...

 
 
Un citron un peu trop pressé

J'ai donc cherché sur mon ami Google et j'ai trouvé les soirées « Lemon Friday ».

Pour « Friday», j'avais bien compris : lesdites soirées se tenaient le vendredi soir. En revanche, pour le « Lemon », je n’ai toujours pas compris le rapport avec le citron...

Le site de l'organisateur annonçait « une soirée unique en son genre, placée sous le signe de la décontraction, dans une ambiance lounge et cosy » avec des séances de rencontres chronométrées de 6 minutes toutes les demi-heures pour séduire, et à partir de 23h, la soirée se poursuivait « aux sons Disco Originale et Funky House... jusqu'au bout de la nuit ! ».

Mouais... pourquoi est-ce que d'entrée de jeu, ça sentait le plan loose ?

Enfin au moins, même si je ne faisais aucune rencontre probante par le biais de ces entrevues furtives, je pourrai toujours essayer d’exercer mes talents de séducteur sur le dancefloor !

 
 
Ah ben non, c'est vrai merde... J'avais oublié que je dansais comme une clé à molette. Tant pis pour la Disco Originale et la Funky House.

Reste que si je ne trouvais pas ma dulcinée en ce vendredi citronné, j'avais au moins l'espoir de rentrer en état d'ivresse...

 

Je me suis donc rendu dans le bar-resto-boîte « trendy » comme disait la pub près du quartier du Sentier à Paris.

Un resto banal et désert au rez-de-chaussée, un espace aménagé en boîte de nuit quelconque au sous-sol. Je n'ai pas trouvé le côté « trendy » à moins qu'ils aient voulu parler des plots cylindriques recouverts de moquette usée qui faisaient office de sièges aux petites tables basses autour des 12m2 de piste de danse. Mais vu que ce genre d'aménagement était déjà trendy au milieu des années 80, c'est ce qu'on devait probablement appeler « une tendance lourde » alors...

À l'entrée, j'ai été accueilli par un type pas franchement aimable - probablement le patron du lieu - et dont le but premier n'était d’évidence pas de s'assurer que je passe une bonne soirée mais bien que je paie les 15 € de droit d'entrée et « vite monsieur... vous voyez bien qu'il y a du monde ! ».
Trendy donc.

Au vu de sa chemise ouverte, de sa gourmette en or et de sa Rolex au poignet, en voilà un qui pourra se dire à l'aube de ses 50 ans qu'il n'a pas raté sa vie...

 

En tout cas, avec son côté petit Patrick Abitbol à mater le cul des nanas qui rentraient (et à qui il ne disait étrangement pas de se presser), il avait bien compris qu’il y avait plus agréable pour se faire du fric dans ce quartier qu'en vendant des jeans.



 Une bière et des truies

4€ de vestiaire plus tard (ça aussi c'est trendy ?), me voilà enfin au bar. J'avais décidé de cramer ma conso directement en arrivant. La serveuse était encore moins aimable que le gérant (pourtant il y avait du challenge !). J’ai commandé un mojito avant qu’elle ne m'indique sur un ton sec que ma conso gratuite n'incluait pas les cocktails.
Trendy encore probablement.

Ce sera donc une bière. Elle était chaude. Au vu des filles qui arrivaient, la soirée s’annonçait tout l’inverse de ladite bière.

 

La bière et son affreux goût de pisse en main, j’avançais sans illusion vers la partie lounge du lieu. Restons dans les anglicismes. Moi j’aurai plutôt qualifié l’endroit de cheap que de lounge.
Un type qui essayait de paraître passionné par son boulot en appliquant des méthodes d’animation qu’il avait dû apprendre en bossant l’été au night-club du « Camping des flots bleus » de Palavas s’est approché pour m’expliquer le concept.
Les filles seraient assises sur des grands canapés dans la pénombre et les mecs changeraient de place toutes les 6 minutes. Je disposais d’une feuille sur laquelle je pouvais prendre des notes. À la fin de l’exercice, je relèverai les numéros des filles avec qui le courant serait passé (si d’aventure il y en avait !) et il me suffirait une fois chez moi de renseigner ces numéros sur leur site internet. Les demoiselles feraient de même et si l’une des filles que je sélectionnerai avait également jeté son dévolu sur moi, je recevrai ses coordonnées complètes par mail.
J’avais donc le numéro 320.

 
 
À 21h, on devait déjà être au moins 200 dans ce sous-sol conçu pour en accueillir la moitié. L’ambiance relevait plus du hall de gare que de celle d’un piano bar jazz. Pour le côté lounge et cosy, Patrick Abitbol et sa bande s’étaient bien foutus de ma gueule.
Un rapide coup d’œil tout autour de moi confirmait mes craintes. C’était bien le rebut des sites de rencontres que l’on trouvait dans ce genre de soirées. Or, j’avais déjà réussi à me convaincre (l’avez-vous été en lisant mes chroniques précédentes ?) que les sites de rencontres c’était le rebut de la vie réelle. Alors vous imaginez le rebut du rebut ?
Ça ne ressemblait pas franchement au casting « Elite Model Look ». J’avais l’impression d’être aux halles de Rungis.
 
Le Philippe Risoli du Sentier qui m’avait assigné mon numéro parquait déjà les demoiselles sur les canapés dont la savante disposition formait comme un enclos (au cas où quelqu’un voudrait s’enfuir ?). Le timing de la soirée semblait parfaitement réglé. Les hordes de mecs à l’extérieur de l’enclos les regardaient et attendaient leur tour pour être assis à côté des nanas. En les voyant presque la langue pendante façon loup de Tex Avery, j’avais du mal en mon for intérieur à me sentir anthropologiquement proche de mes congénères masculins.
Les mecs  trépignaient visiblement d’impatience comme si on leur avait dit « Tâtez-moi ce cuissot bien gras mon bon monsieur. C’est de la truie label rouge premier choix ».

Pourtant il n’y avait de quoi se lever la nuit…

 C’était à mon tour de rentrer dans l’arène. Quelle chance ! Je faisais partie du premier groupe à passer. En voyant les 5 nanas que je devais rencontrer, je me suis demandé si je n’aurai pas dû choisir un « Very very speed dating ». Genre 1 minute de tête-à-tête. Place aux joutes verbales (hum hum…).

(à suivre…)

3 décembre 2012

Du fric et du cul à gogo

Résumé des épisodes précédents : J'avais essayé le classique Meetic, le bobo Adopteunmec.com, le cheap Badoo, le puant Attractive World, le déprimant eDarling et je crois qu'à la fin, je ne cherchais même plus une nana mais j'étais tombé dans une curiosité cynique de benchmark afin de voir jusqu'où la démarche commerciale pouvait aller pour se faire du fric sur la misère sentimentale des gens. Et il y avait encore une marge de progression. J'étais tombé sur BeCoquin...

Le site pour ceux qui sont chauds comme une carte bleue
 

D'abord la page d'accueil vous précise « Inscription gratuite » en tellement gros qu'on se demande si ce site ne s'adresse pas aux hommes dont la vue commence à baisser ou à ceux qui risquent le claquage de cerveau au-delà de deux mots.
Une gratuité qui permet d'attirer - mais aussi de déculpabiliser - les gogos : au moins, ils n'auront pas l'impression d'être allés aux putes s'ils se tapent une nana « gratuitement ».

 
 
Si le site s'est affranchi de son slogan de lancement : « La garantie de baiser » (ce qui est quand même très très distingué), il a opté pour le plus soft : « Site de rencontres hot pour des rencontres épicées ».
Au moins là, le décor est planté. Ici, on ne vous racontera pas de sornettes façon eDarling. Tu niques d'abord, tu discutes après (ou pas d'ailleurs).



Du temps de mes grands-parents, on emmenait les ados aux putes pour les déniaiser. Depuis, Internet est passé par là mais la démarche reste la même. Plus besoin de Papi René pour trouver un trou puisque BeCoquin est arrivé ! Tu lâches ton petit bifton et en deux temps, trois mouvements, tu es censé te retrouver au pieu avec une bonne salope. Vous pensez que j'exagère ? Hélas, même pas...

 
 
On notera avec délectation la phrase du petit jeune décontracté « Oui, viens voir Papa... ». Ici, tout n'est que luxe, calme et volupté...

Pour chauffer le mâle en rut, ils vous font remplir un profil très complet sous forme de curseurs à positionner entre 0 et 100 % pour dire à quel point vous aimez que madame vous pisse dessus ou pour savoir si vous êtes branché Bukkake ou Gokkun (si votre innocence ne vous a pas éclairé sur la nature de ces pratiques, les articles Wikipédia qui y sont consacrés sont très complets...).

Dès que vous avez rempli votre profil, en deux minutes Claire75, Adeline_chaude, Chloé_95C et Titecoquine vous ont déjà envoyé un message. Rangez votre cerveau au vestiaire et détachez vos ceintures jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil (génital).

Maintenant mon gars, va falloir donner de ta personne...
 

... mais surtout de ton portefeuille ! Avant de lui mettre le groin contre la plinthe, faut payer ! Car vous n'avez le droit de lire que la première phrase des messages que toutes ces charmantes jeunes filles vous ont envoyés :

- « Hey ! T'es bô gosse ! Moi je suis chau.. (lire la suite du message) »
 

 
 
Et quand vous cliquez, vous tombez sur la page où vous devez régler 14,99 € par mois en s'engageant pour 3 mois avec tacite reconduction (et accroche-toi pour trouver l'endroit sur le site où se désinscrire. C'est étrangement écrit en beaucoup moins gros que pour l'inscription gratuite).

Évidemment, les 3/4 de ces profils sont des faux profils. BeCoquin peut-être... mais le site espère surtout que vous ne serez pas BeClever. Il faut quand même être très con pour y croire quand tu vois qu'au bout d'une heure de connexion, tu as reçu 10 messages (que tu ne peux donc pas lire si tu n'as pas payé) mais qui commencent tous par « Hey ! T'es bô gosse ! Moi je suis chau... (lire la suite du message) ». C'est fou toutes ces nanas qui abordent un mec avec la même phrase !

Je n'ai pas été plus loin car j'avais pas prévu de bassine pour vomir à côté de mon clavier ou de Sopalin pour fantasmer sur la pute russe de 28 ans censée me convaincre de payer pour voir.

 
Le fric et le sexe : le plus beau couple du monde

Les Américains sont puritains. Soit. Mais quand il s'agit d'exploiter un filon juteux (si j'ose dire !), ils sont prêts à tout. Il leur restera toujours la possibilité d'aller expier leurs fautes morales à la messe le dimanche.
 
C'est donc à bras (et à compte en banque) ouverts qu'ils ont accueilli l'idée de 2 Français pour donner naissance à la société Black Divine, maison mère du très sulfureux Gleeden, le site des gens qui se font chier en couple et qui veulent trouver un amant ou une maîtresse pour un petit coup vite fait...

 

Depuis son lancement il y a 3 ans, le « 1er site de rencontres extra-conjugales » est donc devenu la valeur montante des sites du genre et revendique déjà 1,5 million de membres sur les 6 millions de nos concitoyens qui cherchent l'âme sœur sur Internet.

 
 
Nos deux chauds latins ont donc flairé la bonne affaire : selon eux, 30 % des femmes inscrites sur un site de rencontres seraient en fait des femmes déjà en couple. Qu'à cela ne tienne ! Puisque les Françaises ne sont pas satisfaites avec leur mari, on va leur faire un site spécialement pour elles (et pour les hommes malins qui voudraient bien sûr en profiter). Pas con chez Gleeden !

 
 
Curieux comme je suis, je suis donc allé voir. Si la femme-type est une pute russe chez BeCoquin, chez Gleeden, c'est donc une nympho qui trouve ça tout à fait normal de s'éclater quand son mari a le dos tourné.


 
À défaut de vous payer les frais d'avocat pour votre futur divorce, le site met à l'aise la cliente - on fait mine de s'adresser aux femmes pour faire croire aux hommes qu'ils sont entrés dans une alcôve secrète - en prévoyant même le bouton « Panic » (pas de panique, il ne veut pas dire que vous ne niquerez pas) personnalisable pour se retrouver sur la page de son choix en un simple clic : Mesdames, si Gleeden vous prend pour des amantes insatiables, il vous prend aussi pour des grosses quiches en informatique car la plupart des navigateurs disposent également d'un bouton pour retourner sur votre page d'accueil en un seul clic !).

Donc, avant de divorcer, il faut tromper ! Et avant de tromper, il faut payer. L'équation est théoriquement simple : plus vous payez, plus vous avez de chances de baiser.

D'ailleurs, Gleeden a mis en place un système de crédits, qui fondent comme neige au soleil à chaque conversation, et comme par hasard, de nombreux utilisateurs masculins du site s'étonnent d'avoir perdu tous leurs crédits à discuter avec des filles dont les profils avaient disparu du site dès le lendemain. Ça ne respire pas l'honnêteté tout ça...

Sinon, pour divorcer, y a plus simple...


 
Le tiercé dans l'ordre...

 
Je ne pouvais pas finir ce billet sur les sites de rencontres sans vous faire part d'un site en deux volets sur lequel je n'ai pas eu le loisir d'aller (car j'avais arrêté mes conneries avant !) mais qui m'a bien fait marrer quand j'ai découvert les nouveaux marchés de niches de la rencontre amoureuse : Gauche rencontre et Droite rencontre avec un slogan aussi langue de bois qu'un discours politique : « On est déjà d'accord sur un point ! ».
 


 
À ma gauche, sur fond rouge (la gauche c'est rouge), le benêt rebelle qui a mis sa veste en velours côtelé moche pour aller à son stage dans une maison de disques (troooop coool, tu vois !) et la branchouille faussement aguicheuse avec ses lentilles d'une improbable couleur émeraude.

À ma droite, sur fond bleu (la droite c'est bleu), le minet bourge du 16e avec sa mèche de cheveux dans le vent et la blonde en mouvement dans la trajectoire d'un ventilateur avec un regard très méchant mais très salope.

Pas de jaloux pour les deux : un drapeau français (mais devant lequel le minet de droite s'agenouille un peu plus) pour ne pas exclure les célibataires du FN.

 
 
Je ne sais même plus si je dois rire d'un tel stéréotype tellement éculé ou pleurer de voir que finalement, la rencontre amoureuse sur les sites internet se résument à du sexe, du fric et maintenant de la politique (à quand un site fondé par DSK ?).
Le même tiercé que dans la vie finalement...
La boucle est bouclée.

On est à l'évidence loin des espoirs que j'avais il y a 3 ans quand je suis me suis inscrit pour la première fois sur l'un de ces sites. Mais cela m'aura au moins permis d'avoir encore quelques petites histoires à vous raconter !

(à suivre...)

25 novembre 2012

The shopping must go on !

Résumé des épisodes précédents : Malgré le côté parfois désespérant d'une vie de couple bien ordonnée, j'étais pas le seul à avoir envie d'une nana qui se colle à moi pour regarder un DVD, affalés ensemble sur le canapé (mon Dieu, ce que c'est tartignolle !). En résumé, j'avais d'abord essayé Meetic et Adopteunmec.com, deux facettes d'un univers de consommation où la quantité prime sur la qualité. Mais je suis plutôt du genre pitbull. Avant d'être écœuré pour de bon, il fallait vraiment avoir tout essayé...
 
Les Mousquetaires de la distribution de célibataires

Comme j'en avais marre de payer et de ne tomber que sur des produits avariés, j'ai donc fait une petite incursion sur les sites gratuits.

 
Le plus connu dans cette catégorie, c'est Badoo, le Leader Price des sites de rencontres sur lequel errent toutes celles qui ne pourront jamais rencontrer un homme dans la vie : tromblons à côté desquelles Josiane Balasko est un top-model, beaufs abandonnées avec leur 3 enfants par un mari alcoolique qui s'est tiré avec Simone, l'assistante comptable de l'usine, banlieusardes désespérées de trouver un mec ailleurs vu qu'elles se font traiter de putes si elles mettent une jupe au pied de leur barre HLM ou idiotes naïves (devrais-je dire ingénues ?) qui auraient eu toute leur place dans un loft télévisé...

 
Pour accéder à ce joli catalogue de 1er choix, je n'avais pas besoin de payer, il me suffisait de donner l'adresse mail de 20 de mes amis pour qu'ils se fassent spammer pour l'éternité.

En échange, le site m'offrait 1 mois de « Super pouvoirs » (si si, ils appellent ça comme ça), c'est à dire le droit de pouvoir lire la prose que ces charmantes recalées par la vie s'empressent de vous envoyer par tchat.

Passée cette période d'essai, le site vous retire vos « Super pouvoirs » et le Superman que vous étiez est redevenu le pauvre type en pyjama bleu devant son écran qui cherche piteusement une nana. Mais bon... Finalement, il vaut peut-être mieux se contenter de regarder les photos de ces demoiselles que de devoir leur parler !
 
En tout cas, Badoo est un site très instructif pour les profs de français qui voudraient mener une étude de grande envergure sur le niveau orthographique et grammatical de la population française... Il serait grand temps d'expliquer et de rabâcher à nos chers têtes blondes que « ça va ? » ne s'écrit pas « sa va ? ».


 


Pour être complet, j'ai aussi fait un tour sur d'autres mastodontes du genre :

- Attractive World : le slogan publicitaire du site l'énonce fièrement :
« Site de rencontres pour célibataires exigeants ». On pourrait penser qu'un « célibataire exigeant » selon les génies créatifs de cette boutique est une personne qui recherche une partenaire intelligente, cultivée, qui sache s'exprimer, qui ait des choses à dire...
 
Mais à regarder de plus près cette publicité, cette noble quête en apparence n'est peut-être pas la priorité de la maison. En effet, ledit slogan est illustré par une photo représentant deux fauteuils Louis XV (les spécialistes de l'art et les antiquaires me pardonneront si je me suis trompé d'époque) l'un bleu, l'autre rose (des fois qu'on n'aurait pas compris que le site s'adresse avant tout à des hétérosexuels ce qui nous amène à nous demander si un « célibataire exigeant » doit nécessairement rechercher d'une personne de sexe opposé ? Bon officiellement, comme tous les sites de rencontres, les gays et les lesbiennes sont acceptés).


Donc... où en étions-nous ?
Ah oui... on commence à sentir le corpus de valeurs qui entoure la philosophie des membres de ce site. Les fauteuils Louis XV enfoncent le clou : ici il vous faudra d'abord avoir un portefeuille bien garni et des idées réactionnaires.


Attractive World c'est un peu le Hediard ou le Fauchon de la rencontre. D'ailleurs, le site se vante d'opérer une sélection à l'entrée. Une fois votre profil créé, vous devez être adoubé par les autres membres. En gros :
T'es moche, tu dégages.
T'es pauvre, tu dégages.
T'as un faible niveau d'études, tu dégages.
Ici, on reste entre gens de bonne compagnie et on a tous vu la pub à la télé au même endroit, c'est à dire sur BFM TV.

En gros, chez Attractive World, vous avez l'assurance de rencontrer des gens puants, nouveaux riches ou condescendants... mais pas forcément pour autant plus de rencontres "sérieuses". Ne vous y trompez pas, ici les femmes sont d'abord intéressées par votre beauté intérieur(e)... cuir ! Club à partouzes oui, mais avec le sas d'entrée, la porte matelassée et le physionomiste à la vue basse !
 


Allongez-vous sur le divan !

- eDarling : avec ses campagnes de pub massives axées sur la compatibilité des profils, ce site qui vous propose de
« Découvrir les célibataires qui VOUS ressemblent », vous engage à « Exiger des rencontres de qualité » et promet que grâce à eux « L'amour va vous sourire » met la barre très haut (pour justifier un abonnement hors de prix ?).
Et on n'est pas déçu (en ce qui concerne le « hors de prix », bien sûr) !

J'ai passé tellement de temps à remplir leur questionnaire de personnalité qu'à la fin, je me suis demandé si je n'étais pas soit sur le site de Psychologies magazine, soit sur le site de l'Église de Scientologie ! Le site a mouliné, digéré mes réponses, avant de me recracher une page de « profils compatibles ». Génial ! J'avais même pas besoin de feuilleter l'habituel interminable catalogue de « produits ».



Les filles de la sélection personnalisée censées me correspondre immédiatement n'avaient rien de plus que les filles des autres sites à part qu'elles avaient toutes plus de 5 ans de plus que moi. C'est ça le concept eDarling : moins de choix, un formulaire administratif interminable à remplir et une présélection insultante pour t'expliquer que la femme de ta vie, c'est une vieille !

Finalement, ça colle bien avec la logique du questionnaire psychiatrique qu'ils m'avaient imposé à l'inscription : ils voulaient peut-être m'expliquer que dans ma recherche de l'âme sœur, au fond, je cherchais ma mère...

Avec eDarling, c'est un peu comme chez l'épicier au coin de la rue où te rends parce que tu n'as pas envie de te faire chier à aller à l'hypermarché blindé de monde, et où tu ressors avec un produit de fond de rayon dont la date de consommation est largement dépassée (et qui est franchement dégueulasse). Mais bon... tu as payé cher ton inscription, donc tu en boufferas jusqu'à l'indigestion.



Pour finir, j'ai fait un tour rapide sur les sites qui se mènent la guerre du cul comme Tilt ou BeCoquin, des sites gonflés de faux profils improbables de filles aux seins refaits prenant des poses lascives pour conforter les mecs qui pensent que toutes les filles sont des salopes assoiffées de sexe, et leur faire sortir leur... carte bleue.
 

 
 
(à suivre...)